Victime- Auteur : la possible rencontre

Comment passer d'un regard qui dévisage à un regard qui envisage ?

Rendez-vous était donné à Bourg-en-Bresse les 28 et 29 juin 2012 au Théâtre Municipal

Telle est la problématique à laquelle le réseau d'aide aux victimes de l'INAVEM, avec l'AVEMA (Association d'aide aux victimes et de médiation de l'Ain) a souhaité se confronter avec tous ses partenaires du monde de la santé, de la justice, des services d'enquête, du travail social, mais aussi tous les citoyens !

Faire bouger les lignes, tel est le slogan du directeur de l'AVEMA, également Secrétaire général de l'INAVEM. Donnez à penser et à réfléchir pour envisager autrement sans doute l'accueil et la prise en considération des victimes d'infractions, mais aussi l'accueil et la prise en compte des auteurs d'infractions.

Au travers des demandes des personnes victimes au sein de nos associations, nous constatons qu'elles parlent presque toujours de cet autre, cet auteur. Dans un besoin de comprendre et dans une nécessité de construire le récit de ce qui leur est arrivé, les victimes questionnent ce que l'auteur leur a fait et ce qu'il est en tant qu'individu. Leurs rencontres réelles ou fantasmées sont souvent teintées d'angoisses, de représentations négatives, inquiétantes, voire monstrueuses. Parallèlement, certains auteurs rencontrés dans le cadre des mesures judiciaires nous font part de leur envie d'expliquer leurs actes aux victimes et d'exprimer leur regret et leur besoin de réparation.

 


De la médiation aux rencontres détenus-victimes en maison d'arrêt de Poissy, diverses expérimentations ont montré tout l'intérêt de mobiliser de l'énergie et de la créativité au profit de ces phases de rencontres. Le concept de justice réparatrice fait partie de ces approches, il nous montre combien cette vision de la rencontre peut être novatrice et positive pour la victime comme pour l'auteur. Les expériences canadiennes, belges, suisses et sud-africaines viendront éclairer ces pratiques innovantes et confronter nos réflexions et conceptions actuelles.

 

pdf Programme définitif des Assises 2012 (1.53 MB) En présence de Christiane Taubira, garde des Sceaux, Ministre de la Justice

 

Passer "d'un regard qui dévisage à un regard qui envisage"... Cette citation de Jean Cocteau résume l'esprit dans lequel les associations d'aide aux victimes ont abordé leurs 27es assises nationales, dont le thème était "Victime et auteur : la possible rencontre". Pour ces associations, la justice restaurative c'est aider au mieux les victimes, en parlant su dialogue qui doit s'instaurer entre l'auteur et la victime d'infraction.

pdf Discours H Bonin pour l'ouverture des Assises 2012 (185.29 KB)

Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a tenu à se rendre auprès des associations d'aide aux victimes pour saluer la qualité de leur intervention auprès des victimes, leur implication quotidienne au service des personnes qui ont subi les conséquences de l'infraction.

"Consciente de l'énergie et des intelligences", la Garde des Sceaux a salué la voie ambitieuse de la justice restaurative, qui cherche à créer les conditions du dialogue entre le condamné et la victime, en distinguant les chemins que chacun d'entre eux doit parcourir : l'une pour se reconstruire et réhumanier l'auteur, l'autre pour se responsabiliser et éviter la récidive, les deux pour restaure le lien social.

De la médiation au rencontres détenus-victimes en maison d'arrêt, diverses expérimentations ont montré leur intérêt. Les expériences canadiennes, belges, suisses et sud-africaines sont venues éclairer ces pratiques innovantes, bien souvent positives pour les victimes et les auteurs, évitant sur-victimisation pour les uns et désocialisation pour les autres.

 

Déclarant que « promouvoir la justice restaurative suppose une hauteur de vue », Christiane Taubira s'est déclarée sensible à l'expérience et attentive à ses résultats. Elle a exprimé sa volonté d'engager une nouvelle façon de conduire la politique pénale, intégrant une politique d'aide aux victimes pérenne et durable. "Je veux servir les victimes, et ne pas m'en servir".

L'aide aux victimes est une politique publique essentielle du ministère de la justice qui étend les bureaux d'aide aux victimes (BAV) et soutient les associations chargées d'accueillir les victimes d'infractions pénales.

140 associations sont fédérées au sein de l'Institut National d'Aide aux Victimes et de Médiation (INAVEM) et le président de la fédération, Hubert Bonin, a rappelé le rôle majeur du réseau qui irrigue l'ensemble du territoire et prend en charge 300.000 victimes par an. Il a également proposé au Garde des Sceaux d'engager une réflexion sur le financement de l'aide aux victimes, par la création d'une "contribution victime". Soucieuse de la nécessité de pérenniser le financement de cette politique, Christiane Taubira a fait savoir qu'elle expertisait les différentes pistes budgétaires afin de faire les meilleurs choix.

crédit 1re planche - AVEMA-INAVEM  /  crédit 2e photo © Annie Compan

pdf Assises 2012 - Discours Politique H Bonin (212.07 KB)

Pour voir la réponse en vidéo du discours de la ministre...